Après la création de la Police Municipale et l’armement de ses agents, la ville de Liévin finalise le maillage du territoire avec le déploiement de la vidéo-protection. À terme, ce sont 265 caméras de vidéo-protection qui seront installées.

«L’apport de la vidéo-protection est un complément nécessaire et indispensable pour éradiquer le sentiment d’insécurité ». Laurent Duporge, Maire de Liévin, a fait de la sécurité son cheval de bataille : création de la plus grande Police Municipale du Département en 2018, lancement de la vidéo-protection en 2021 ou encore armement des policiers municipaux en 2022, la sécurité a toute sa place à Liévin. Depuis 2020, il a même nommé un conseiller municipal délégué à la sécurité : Lionel Flament. « On ne va pas se mentir, nous ne sommes pas à Chicago ici, lance pourtant Laurent Duporge. L’objectif est de lutter contre le sentiment d’insécurité, nous mettons donc les moyens financiers, logistiques et humains pour lutter contre ce fléau. Et les résultats prouvent que l’on a raison ». Sur les cinq dernières années, la délinquance portant les atteintes aux biens a fortement baissé, notamment les cambriolages, de plus de 40 %. Pour ce qui concerne les atteintes aux personnes, elles ont augmenté du fait des violences intra-familiales. Un fléau pour lequel ni la Police Municipale, ni la vidéo-protection ne peuvent intervenir. « En revanche, nous notons une très forte hausse de l’activité du service par le nombre d’interpellations des mis en cause », explique-t-on à l’hôtel de Police Municipale.

Aujourd’hui, le dispositif de vidéo-protection est en phase de finalisation. 164 caméras sont installées sur toute la ville : les cimetières, les équipements publics comme le Parc de Rollencourt ou les Aires de jeux, les entrées de ville… Tous ces sites sont équipés soit de caméras fixes, soit de caméras pilotables à distance, soit  de caméras panoramiques. « Grâce à la vidéo-protection, il est possible de quadriller la commune de façon efficace, le but recherché étant bien évidemment d’assurer la sécurité, la tranquillité des Liévinois. Il s’agit d’un outil qui aide considérablement nos agents de la Police Municipale dans l’accomplissement de leurs missions quotidiennes » remarque Fabrice Mullet, directeur de la Sécurité Publique de la ville de Liévin. Si la ville compte aujourd’hui 164 caméras déployées dans les cinq quartiers, l’objectif final est d’en déployer 265 à l’horizon 2024. Mieux encore, le dispositif sera renforcé puisque des caméras sont systématiquement prévues pour les futurs grands projets comme le centre aquatique Nauticaa, l’église Saint-Martin, l’école Jean-Jaurès… « Nous anticipons car l’ensemble des caméras doivent être connectées à la fibre pour un meilleur fonctionnement, note Lionel Flament, Conseiller Municipal délégué à la sécurité. Au-delà de la caméra, il faut aussi prévoir le passage des câbles, les mâts… Bref, tout le génie-civil ». 

Que deviennent les images ?

Une fois les caméras installées, place désormais à leur utilisation. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, personne ne scrute les écrans en direct. Les policiers municipaux habilités ne consultent les vidéos qu’après un dépôt de plainte, et une réquisition, ordonnée par un officier de police judiciaire (OPJ). « Ou alors pour de grands événements comme le 14 juillet ou la venue d’une personnalité », explique Fabrice Mullet, directeur de la Sécurité Publique. Les images sont consignées dans un registre détaillé, même chose pour les consultations, afin d’assurer une traçabilité. « Si demain je veux savoir quelle caméra a été utilisée, quand, par qui, et pourquoi, je le saurai, prévient Fabrice Mullet. Tout ce dispositif est très réglementé, on ne fait pas n’importe quoi ». Dernière réquisition en date, celle concernant un acte malveillant sur la nouvelle crèche municipale Simone de Beauvoir. Deux personnes ont été interpellées suite à des jets de cailloux sur la façade occasionnant des dégradations. Les caméras de surveillance installées à proximité ont permis d’identifier les auteurs de cet acte. Ils seront convoqués prochainement au tribunal correctionnel.

Les chiffres de l'année 2022

  • 9456

    interventions

  • 548

    PRÉVENTION SÉCURITÉ AUX ABORDS DES ÉCOLES

  • 299

    LOGEMENTS SURVEILLÉS GRÂCE À L’OPÉRATION TRANQUILLITÉ VACANCES

  • 602

    CONTRÔLES ET SÉCURISATION HALLS D’IMMEUBLES, PARTIES COMMUNES

  • 684

    VERBALISATIONS ET AVERTISSEMENTS POUR TAPAGE NOCTURNE

Un centre supervision dernier cri

Comment ça marche ce Centre de Supervision Urbain ? Les images captées par les caméras sont visionnables directement sur les quatre écrans du centre de supervision, eux-mêmes divisibles en quatre. Il est possible de zoomer sur tel ou tel lieu : Parvis de l’Hôtel de Ville, CD 58, Parc Mazarin… « À l’aide d’un joystick, nous pouvons zoomer jusqu’à 800 mètres et à 360 degrés, souligne Lionel Flament, Conseiller Municipal délégué à la sécurité. Nous pouvons tout faire, tant que nous restons sur le domaine public ». Sur ce dernier point justement, Lionel Flament insiste. « Non, il n’est pas possible de filmer dans le domicile des gens, dans leur jardin, prévient-il. C’est la loi et ce n’est pas le domaine public. Même si on le voulait, le logiciel ne peut le faire ». Dès qu’un espace privatif entre dans le cadre, comme les fenêtres d’un immeuble, il est automatiquement pixelisé.